Plan Auvergne-Rhône-Alpes 2022-2028 pour l’économie, l’emploi, la formation et l’innovation : une « déception à la hauteur de l’attente »

Plan Auvergne-Rhône-Alpes 2022-2028 pour l’économie, l’emploi, la formation et l’innovation : une « déception à la hauteur de l’attente »

Dans ce Plan Auvergne-Rhône-Alpes 2022-2028 trois schémas ont été fusionnés : 

  • le Schéma Régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII)
  • le Schéma Régional de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (SRESRI) 
  • le Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelle (CPRDFOP).

Mais la simplification ne doit pas se faire à n’importe quel prix. Habituellement, l’élaboration d’un seul de ces schémas prend plus d’une année. Il est le résultat d’une consultation d’une multitude d’acteurs : groupes politiques, industries, universités… 

Ce Plan a été élaboré en à peine deux mois, sans consultation des professionnels et des groupes politiques. Alors que la Région est le pilote du développement stratégique régional, des emplois… ce Plan, compilant des déclarations d’intentions creuses, n’est pas à la hauteur. Nous le déplorons. 

Un réel manque d’ambition pour favoriser la création des emplois de demain !

A la lecture de ce Plan, les termes de compétitivité, productivité, internationalisation se multiplient. Pas grand-chose en revanche sur l’indispensable adaptation des modèles productifs et transition énergétique de la région : « Fixer des objectifs en termes de décarbonation, soutenir l’investissement dans des capacités productives respectueuses de l’environnement, accompagner les situations de reconversion industrielle d’un territoire, voilà le type de priorités que l’on attendait ».

Conscients de ces enjeux, nous avons proposé plusieurs amendements : 

  • le développement d’une filière régionale du RETROFIT : voir l’intervention de Stéphane Gemmani
  • le soutien aux programmes de recherche sur de nouveaux antibiotiques : voir l’intervention de Johann Cesa
  • la mise en place de contrats de transition écologique par filières : voir l’intervention de Jean-François Debat

En vain.

Les Landers allemands, les provinces espagnoles, investissent massivement dans l’économie verte. Avec Laurent Wauquiez, nous avons un train de retard. La Région est restée à quai. Nous en paierons les conséquences dans les années à venir.

Nous avons également prôné le sauvetage de l’usine Ferropem de Château-Feuillet et la structuration de la filière silicium à échelle régionale. Alors que le cours du silicium explose, cet amendement a été rejeté, sans réelle explication. 

Ce n’est pas par des discours que nous avancerons sur la relocalisation industrielle et la souveraineté énergétique de notre région !

Sortir les étudiants de la précarité ? Pas la priorité !

Dans ce Plan, nous avons également constaté que les conditions de vie des étudiants ont été cyniquement éclipsés de ce Plan. Alors que l’inflation frappe durement le prix des produits de première nécessité, que les prix des logements augmentent, que de nombreux étudiants sont contraints d’effectuer des déplacements quotidiens… Laurent Wauquiez n’a fait aucune proposition pour aider les étudiants précaires. 
Ainsi, soucieux du bien-être de nos étudiants et de l’égalité des droits, nous avons œuvré pour l’adoption de mesures visant à pallier les difficultés des étudiants en matière de logement, de mobilité et d’alimentation. Nous avons proposé un soutien de la Région aux épiceries solidaires, la mise en place d’une offre de transport plus accessible aux étudiants en précarité financière, et le soutien aux projets de construction et de rénovation du CROUS. 
Nous avons également proposé l’attribution d’une allocation autonomie à tous les étudiants. En effet, rappelons tout de même qu’un étudiant sur trois est obligé de travailler pour financer ses études, et que ceux qui travaillent sont davantage en échec universitaire que ceux qui consacrent leur temps à étudier.

Nos amendements ont tous été rejetés. Cela nous en dit beaucoup sur les priorités de Monsieur Wauquiez.