Face à la récente publication du rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), l’exécutif régional a choisi d’accorder seulement deux minutes pour aborder les 407 pages du document. Une démarche qui, selon nous, ne fait que confirmer la volonté de dissimuler les conclusions d’un rapport accablant sur la gestion des fonds publics dans notre région.
La CRC a épinglé plusieurs pratiques inquiétantes, notamment autour de la communication de la Région, laissant perplexe quant aux priorités de l’actuelle majorité. Voici les principaux points qui nous ont particulièrement choqués.
Des sondages centrés sur Laurent Wauquiez
Le rapport révèle l’achat de sondages pour un montant total de 372 000 €, dont les questions étaient clairement orientées sur la personne de Laurent Wauquiez, l’ancien président de la Région. Parmi les exemples mentionnés, on trouve des interrogations comme : « Avoir un Président de région comme Laurent Wauquiez qui joue un rôle politique national est-il un atout ou un handicap pour la Région ? ». Ces sondages, financés par l’argent public, ne semblent pas avoir eu pour objectif de sonder les besoins réels des citoyens ou d’orienter les politiques publiques régionales.
Des dépenses concentrées en Haute-Loire
Le rapport pointe également l’achat d’espaces dans des supports communautaires (juifs et arméniens) ainsi que la concentration des contrats de contrepartie d’image dans le département de la Haute-Loire. Ce dernier, bien que représentant moins de 3 % de la population régionale, a reçu 28 % des contrats de communication de la Région. Un déséquilibre frappant qui soulève des questions sur la répartition équitable des ressources régionales.
Des courriers coûteux et inutiles
Autre élément troublant : un contrat de distribution de courriers ciblés, envoyé aux Auvergnats en 2020 pour les informer de la présence estivale d’un hélicoptère de secours au CHU de Clermont-Ferrand, financé par la Région. Le coût de cette distribution s’élève à 317 000 €, soit plus que le prix de location de l’hélicoptère lui-même, qui s’élevait à 300 000 €. Une somme difficile à justifier, surtout dans un contexte où de nombreux secteurs régionaux souffrent de sous-financement.
Des dépenses faramineuses en frais de bouche
Mais ce qui a le plus choqué, c’est la révélation des frais de bouche de l’ancien président de Région, qui s’élèvent à près de 300 0000 € pour 2022 et 2023. Plusieurs dîners atteignent des montants exorbitants, avec certains repas dépassant les 5 000 €. Pendant que de nombreux habitants de la région peinent à boucler leurs fins de mois, ces dépenses paraissent complètement déconnectées des réalités sociales.
Des réponses insuffisantes et un manque de transparence
Face à ces révélations, l’exécutif régional a choisi de minimiser l’impact de ces dépenses en déclarant que le rapport de la CRC était « infondé et illégal ». Plutôt que de condamner ces dérives et de demander un remboursement de la part de l’ancien président, la majorité a préféré ignorer les critiques et balayer les conclusions de la CRC.
Cette attitude démontre non seulement un manque de transparence, mais aussi un irrespect profond envers les citoyens d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui attendent une gestion rigoureuse de l’argent public. Les juridictions comme la CRC jouent un rôle crucial dans la transparence des finances publiques, et leur avis devrait être pris avec le sérieux qu’il mérite.
La Région doit agir pour rétablir la confiance
Nous demandons que ces montants injustifiés, financés par l’argent des contribuables, soient restitués à la Région. Il est également crucial de revoir en profondeur la politique de communication régionale afin qu’elle serve enfin les intérêts des citoyens, et non ceux de quelques élus.
Seule une gestion transparente et responsable des finances publiques permettra de rétablir la confiance des habitants dans leurs institutions, un principe fondamental de toute gouvernance démocratique.