Groupe Socialiste, Écologiste et Démocrate

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La direction de Ferroglobe France a annoncé la mise à l’arrêt de la production de silicium métal sur ses sites de Montricher (Savoie), Anglefort (Ain) et Les Clavaux (Isère). Depuis début octobre, 450 salariés ont ainsi été placés en activité partielle pour trois mois renouvelables.

Cette annonce s’inscrit dans un contexte d’extrême fragilisation du tissu industriel d’Auvergne-Rhône-Alpes, et ravive la crainte de voir se répéter le scénario d’un plan social comme celui de 2020, qui avait conduit à la cession de l’usine Ferropem de Château-Feuillet (Savoie) à l’aciériste Swiss Steel Group et à la sauvegarde, in extremis, du site des Clavaux.

La mise à l’arrêt de ces trois sites est due à la chute brutale du prix du silicium, engendrée par une concurrence chinoise massive et déloyale.

En effet, du fait des droits de douane instaurés par l’administration Trump, le silicium chinois inonde le marché européen à des prix extrêmement bas : 1200€ la tonne, tandis que le coût de production d’une tonne de silicium en France avoisine les 2000€.

Cette situation menace non seulement la viabilité économique des sites de Ferroglobe, des centaines d’emplois qualifiés en France, mais aussi l’ensemble de la filière européenne du silicium, matériau pourtant stratégique pour l’industrie automobile, le photovoltaïque et les technologies vertes.

Face à cela, il faut agir rapidement. Les mesures européennes actuelles de protection commerciale et anti-dumping ne couvrent pas le silicium, laissant la filière exposée à une concurrence destructrice.

Une décision de la Commission européenne est attendue pour novembre. Sans intervention, le chômage partiel pourrait se prolonger, et la production européenne – d’un matériau pourtant classé parmi les matières premières critiques – pourrait disparaître définitivement.
L’enjeu dépasse Ferroglobe : il s’agit de préserver les emplois, les savoir-faire et notre souveraineté industrielle européenne. Il est urgent de rétablir une concurrence loyale, protéger nos industries stratégiques et assurer une production durable et autonome des matériaux critiques, afin de ne pas perdre le contrôle de maillons clé de notre transition énergétique et technologique.

Nous souhaitons que le gouvernement puisse :

  • Intervenir en urgence auprès de la Commission européenne pour que le silicium fasse l’objet de mesures de protection commerciale et anti-dumping ;

  • Prendre des mesures nationales et européennes permettant à l’industrie de se développer face à une concurrence internationale agressive ;

  • Se mobiliser avec les territoires pour garantir la pérennité des emplois et des savoir-faire industriels sur l’ensemble des sites Ferropem d’Auvergne-Rhône-Alpes.