Nous apprenons par voie de presse que le volet mobilités du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2021-2027 sera signé demain, avec près de trois ans de retard par rapport au calendrier initial. Au mois de juin, lorsque nous en débattrons en assemblée plénière, presque 2/3 de la durée du contrat se sera déjà écoulé. Une aberration, qui a retardé la mise en route de projets majeurs pour le territoire.
En octobre 2022, nous débattions en urgence d’un CPER de toute évidence bâclé doté de 4,4 milliards d’euros. Il aura fallu cinq mois de plus pour que les conventions avec les métropoles soient adoptées et plus d’un an et demi pour que le volet mobilités soit signé. La raison : des négociations retardées du fait d’un manque de concertation avec les territoires auxquels il a été imposé des projets sortis de nulle part, tandis que ceux qu’ils portaient n’ont pas été pris en compte ou ont été marginalisés.
A cela s’ajoute une absence de concertation des élus régionaux, qui n’ont jamais participé à quelque instance de travail, si bien qu’à ce jour, nous ne sommes pas en connaissance du contenu du volet mobilités du CPER. Cela laisse rêveur sur la conception de la démocratie de Laurent Wauquiez…
Nous espérons que, contrairement à ce qui nous a été présenté jusqu’à présent, le volet mobilités du CPER parte réellement des besoins des territoires. De nombreux projets que les Auvergnats et les Rhônalpins sont les premiers à appeler de leurs voeux – le rétablissement du train entre Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, la réouverture de la rive droite du Rhône, les RER métropolitains pour ne citer qu’eux – devraient déjà être sur les rails. Il est grand temps que ces projets voient le jour et que, plus largement, notre collectivité investisse massivement en faveur du train en Auvergne-Rhône-Alpes.
Ainsi, si Laurent Wauquiez pouvait marquer autant d’intérêt à sa candidature à l’élection présidentielle (ex réseautage : dîner des sommets) qu’aux projets dans nos territoires, nous aurions pu éviter que notre collectivité se voit attribuer le bonnet d’âne de la dernière région à finaliser son CPER. Décidément, nous sommes la région la plus mal dirigée de France.
Jean-Baptiste Baud, Souhila Boudali-Khedim, Christophe Bouvier, François Chemin, Yann Crombecque, Jean-François Debat, Coraline Saurat