Un volet mobilités du CPER déséquilibré au profit de la route
Après de nombreux mois de négociations et presque 3 ans de retard, le volet mobilités du Contrat de Plan Etat Région (CPER) a – enfin ! – été signé.
Nous apprenons avec sidération que 494 millions d’euros seront dédiés aux projets routiers du territoire. Après déduction de la somme allouée aux RER métropolitains (les SERM), ce montant est plus important que celui accordé au ferroviaire ! Ainsi, en allant à rebours des impératifs écologiques actuels, l’Etat et la Région sacrifient le ferroviaire pour s’accorder sur une priorité : la route. Nous notons par ailleurs que la majorité des projets routiers du territoire soutenus dans le cadre de ce CPER sont en réalité des opérations « recyclées » du CPER dernier.
430 millions d’euros seront quant à eux alloués au ferroviaire : cela sera beaucoup trop peu pour répondre aux besoins des territoires. 168 millions d’euros pour « moderniser le réseau ferroviaire structurant », cela signifie prendre encore du retard sur la réalisation des accès au Lyon-Turin. 174 millions d’euros pour « régénérer les lignes de desserte fine du territoire », cela signifie que Laurent Wauquiez ne pourra pas tenir l’ensemble de ses engagements pris. Nous attendions un réel choc d’investissement en faveur du ferroviaire ; notre collectivité n’est pas au rendez-vous.
Sur les SERM, nous craignons que les 322 millions d’euros annoncés ne soient que de l’affichage. En effet, s’il ne s’agit que des études d’exploitations, comme les informations délivrées à l’heure actuelle le laissent à penser, ce montant ne pourrait être que de la poudre aux yeux.
Lorsque le détail du volet mobilités du CPER nous sera transmis nous l’analyserons avec grande attention. Nous espérons qu’il ne sera pas une nouvelle occasion manquée !
Jean-Baptiste Baud, Souhila Boudali-Khedim, Christophe Bouvier, François Chemin, Yann Crombecque, Jean-François Debat, Coraline Saurat