La majorité régionale poursuit sa logique de transfert des routes nationales vers la Région, comme pour la RN88. Une orientation que notre groupe refuse de cautionner.
Dans un contexte budgétaire tendu, chaque euro dépensé doit répondre aux priorités régionales. Or, dépenser près de 200 millions d’euros pour une route nationale qui relève normalement de l’État est inacceptable.
Les véritables urgences sont ailleurs : développer les transports collectifs, renforcer l’intermodalité et offrir de nouvelles solutions de mobilité, notamment dans les territoires ruraux.
Un chiffre l’illustre parfaitement : entre 2015 et 2022, la fréquentation du réseau TER a augmenté de 13 %, alors même que l’offre de trains a baissé de 6 %. Résultat : des rames surchargées, des voyageurs laissés à quai et des petites lignes menacées de fermeture.
Oui, il faut sécuriser les axes dangereux et désengorger certains bourgs. Mais la Région n’a pas vocation à se substituer à l’État. Son rôle est de planifier les mobilités collectives et durables de demain, pas de consacrer l’essentiel de ses moyens à la route.
Cette délibération traduit une hiérarchie des priorités que nous ne partageons pas. Dans le contexte actuel, la route ne peut plus être l’alpha et l’oméga de la politique régionale des transports.
C’est pourquoi nous avons voté contre cette délibération.
Retrouvez l’intervention d’Anna Aubois :