En mai dernier, Laurent Wauquiez annonçait sur les ondes de CNews et d’Europe 1 la suspension de près de 19 millions d’euros de financements régionaux destinés à l’Université Lumière Lyon 2, accusée de « dérive islamo-gauchiste ». Cette décision, toujours en vigueur, prive aujourd’hui l’université de moyens considérables et illustre la dérive idéologique de l’exécutif régional.
Du fait de ce moratoire, des projets structurants pour la vie universitaire risquent d’être en difficulté. La construction du bâtiment La Ruche, une bibliothèque augmentée prévue sur le campus de Bron, constitue un projet phare pour Lyon 2, renforçant l’offre de services aux étudiants mais aussi aux quartiers se trouvant à proximité du campus Porte des alpes ainsi qu’aux entreprises du secteur. L’université est obligée d’avancer les fonds, ce qui pèse lourdement sur sa trésorerie et menace son fonctionnement.
Les conséquences de cette décision dépassent largement les murs de l’université : des entreprises locales, en particulier dans le secteur du BTP, engagées sur le chantier, ont besoin d’être payées et l’absence du versement des sommes de la part de la Région risque de compromettre les paiements dus et fragiliser leurs activités.
Dans le même temps, la Région a choisi de ne pas instruire les dossiers annuels de Lyon 2 pour le soutien à l’emploi étudiant et à la réussite universitaire, d’un montant de plus de 350 000 euros, pourtant versé chaque année depuis plusieurs exercices. Là encore, cette suspension n’a fait l’objet d’aucune explication ni délibération.
Nous dénonçons un chantage politique inacceptable, qui pénalise l’ensemble de la communauté universitaire ainsi que les acteurs économiques engagés sur les projets en cours.
Nous appelons l’exécutif régional à mettre un terme à cette politique de blocage et à lever sans délai le moratoire sur les financements de Lyon 2, afin de rassurer l’université et les entreprises concernées.
L’enseignement supérieur public mérite le respect et la stabilité. Il ne peut être soumis aux humeurs de l’exécutif régional.
En assemblée plénière, ce vendredi, Johann Cesa, Vice-président du groupe, posera une question orale à l’exécutif pour l’interroger sur ce dossier, alerter sur la détresse financière des universités et connaître les mesures que la Région entend mettre en œuvre pour soutenir leurs projets et améliorer les conditions d’étude et de travail des étudiants et enseignants-chercheurs.
