Des ratios financiers flatteurs… mais pour qui ?
Chaque année, le débat d’orientation budgétaire se répète avec ses mêmes slogans et auto-glorifications. Cette année, la Région insiste sur l’instabilité gouvernementale et les prélèvements en hausse de l’État. Cependant, il est important de rappeler qu’il est irresponsable de pénaliser les bons gestionnaires pour combler les trous de l’État.
Certes, les ratios financiers de la collectivité sont bons. Mais faut-il simplement s’en satisfaire ? Ces chiffres améliorent-ils réellement la vie des Auvergnats et des Rhônalpins ? La réponse est claire : non.
Le TER : un service qui peine à suivre
Prenons le TER : malgré les bons ratios, il reste coûteux et peu attractif. Les prix des billets n’ont cessé d’augmenter et aucune tarification incitative, comme le pass rail ou les billets à 1 € le week-end, n’a été mise en place.
De plus, la qualité du service laisse à désirer : retards, trains supprimés, rames bondées et voyageurs contraints de rester à quai. Certaines lignes desservant les petites villes restent fermées, malgré des promesses de réouverture. La Rive Droite du Rhône ou le Thiers-Boën illustrent ce retard dans l’offre ferroviaire.
Les lycées et la jeunesse : des investissements insuffisants
Dans nos lycées, la situation n’est guère meilleure. Ainsi, de nombreux établissements sont dans un état déplorable et attendent des investissements urgents. En outre, les familles subissent la hausse des tarifs des transports scolaires, souvent harmonisés vers le haut sans tenir compte du quotient familial.
Culture et formation : des territoires laissés pour compte
En matière culturelle, notre région reste en queue de peloton : seulement 8 € par habitant, contre 18 € dans les Hauts-de-France. Cette situation entraîne suppression d’emplois, fermeture de structures et recul de l’accès à la culture.
Pour la formation professionnelle, la situation est similaire : 40 € par habitant, contre 72 € en moyenne nationale. Moins de formations, moins d’accompagnement et moins d’espoir pour les jeunes et demandeurs d’emploi. De plus, les QPV reçoivent quasiment zéro financement, alors qu’ils figurent parmi les territoires les plus pauvres.
Environnement : des moyens en baisse
Le transfert de la compétence Natura 2000 a réduit les moyens sur le terrain. L’État disposait de 11 agents pour gérer ces zones ; la Région n’en a conservé que 8. Les comités de pilotage sont passés de 87 à 17. Résultat : des sites moins suivis, moins protégés et moins accompagnés.
Des chiffres impeccables, des ambitions décevantes
Le DOB annonce le maintien d’une rigueur sur les dépenses de structure et une évaluation de l’efficacité des actions. En réalité, cela signifie encore des coupes, des compressions et des renoncements.
Gérer les chiffres ne constitue pas une politique. Les Auvergnats et les Rhônalpins méritent une Région ambitieuse qui agit concrètement pour leur quotidien : investir dans le train, les lycées, la formation professionnelle et la culture. Car de bons ratios financiers ne suffisent pas si la vie des habitants ne s’améliore pas.
Retrouvez l’intervention de Najat Vallaud-Belkacem :